Édition spéciale: philanthropie et fiscalité

Ne prenons pas quatre chemins : l’encadrement fiscal de la générosité privée est un enjeu d’intérêt public. En plus de représenter un coût financier pour le Trésor public, les incitatifs fiscaux accordés à la bienfaisance viennent explicitement encourager les fondations à intervenir sur des enjeux qui concernent l’ensemble de la société (éducation, santé, environnement, etc.). Mais plus profondément encore, la façon de concevoir et d’appréhender la fiscalisation de la bienfaisance a une portée politique. En ce sens qu’elle fait appel à une certaine interprétation de la vie démocratique. Il faut comprendre qu’au-delà des enjeux comptables sur ce que nous coûte collectivement la philanthropie, les approches fiscales témoignent d’un penchant envers un modèle d’interventionnisme sur les problèmes sociaux.
Que voulons-nous :

1. un modèle où l’État assume une fonction providentielle et se porte garant du bien commun tandis que la philanthropie joue un rôle marginal ? Ou bien,
2. un modèle plus décentralisé où des initiatives privées sont appelées à accomplir une part importantes des responsabilités?

C’est ce type de questionnements qui s’expriment quand nous décidons de taxer, ou non, la philanthropie.

Bonne lecture !