Flavie Desgagné-Éthier

Poste occupé:
Conseillère principale, Philanthropie & commandites institutionnelles
Organisation:
Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ)
Type de formation (1):
Formation universitaire (Maitrise)
Programme de formation (1):
Maîtrise en communication avec un profil en responsabilité sociale des organisations
Types de professionnel-le:
Professionnels-les dans les OBNL et OBE
Secteurs d'organisation:
Types d'organisation:
Autres

Pourriez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Flavie Desgagné-Éthier et je travaille dans l’équipe de philanthropie & commandites institutionnelles à la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Qu’est-ce qui vous a amené à travailler en philanthropie ?

J’ai un parcours qui a débuté davantage en marketing, mais par ma spécialisation en commandites ainsi que mon parcours académique en responsabilité sociale des organisations, j’ai été amené graduellement sur le chemin de la philanthropie. Tous ces univers sont connexes et leur limite est de plus en plus floue vu les attentes grandissantes envers l’engagement social et environnemental des marques.

Pouvez-vous définir et expliquer en quoi consiste votre activité et/ou fonction au sein de votre organisation ?

J’ai été engagée dans un contexte où la multiplication des demandes et le budget grandissant de l’investissement communautaire à la Caisse nécessitait un temps d’arrêt, de réflexion stratégique afin de mieux structurer nos activités et maximiser notre impact dans la collectivité. J’ai donc été mandatée de faire de la recherche afin de rassembler les meilleures pratiques, comprendre les tendances du marché, analyser ce que nous faisions déjà à la Caisse et proposer des pistes d’amélioration et des grandes orientations. Il s’agit donc essentiellement d’un mandat de planification stratégique, mais je suis aussi dans la gestion quotidienne des partenariats avec nos organismes bénéficiaires.

Quelle est votre formation professionnelle ? Est-ce pertinent dans le cadre de votre engagement philanthropique ? Pourquoi ?

Après plusieurs années en agence de publicité, où j’ai développé une expertise en commandites, j’ai fait une maîtrise en communication avec un profil en responsabilité sociale des organisations. Dans le cadre de ma recherche, je me suis intéressée à la crédibilité des communications en responsabilité sociale des organisations.

Parlez-nous rapidement de votre parcours professionnel ?

J’ai un parcours qui est à cheval entre le marketing et la responsabilité sociale des organisations. J’ai été longtemps dans une agence de publicité où je travaillais plus spécifiquement sur la question des commandites. Je travaillais ainsi à l’implication sociale des marques dans une communauté, que ce soit en culture, en sport et dans tout autre secteur. J’ai travaillé deux ans pour le 375e de Montréal, un OBNL créé spécifiquement pour l’organisation des festivités. Je m’occupais des grandes campagnes de communication et de la gestion des partenaires. C’est dans ce contexte que j’ai rencontré l’équipe de philanthropie à la Caisse. Aujourd’hui, en parallèle de ma fonction à la Caisse, je suis chargée de cours à l’Université de Montréal au certificat en publicité. J’aborde le cours de commandites dans une perspective d’implication citoyenne des marques.

Quels sont les défis et enjeux liés à vos fonctions en philanthropie ?

En ce qui a trait à ma fonction, nous effectuons actuellement un virage dans notre façon d’aborder la philanthropie à la Caisse. On passe ainsi d’une culture philanthropique axée vers le développement d’affaires – ce que j’appelle la philanthropie relationnelle – vers une philanthropie se voulant un véritable investissement communautaire; plus stratégique, visant l’innovation et la maximisation de l’impact. Il faut donc réduire le saupoudrage en investissant de petits montants dans de nombreux organismes et plutôt se concentrer davantage sur nos engagements financiers structurants dans les organismes où l’on souhaite bâtir une relation durable. Il nous faut aussi changer la perception de la philanthropie auprès de la nouvelle génération. L’image des bals somptueux où l’élite à tête grise se rassemble et pavane sa richesse « pour une bonne cause » est encore bien souvent un frein à l’implication des jeunes. Enfin, un autre défi que je rencontre dans le contexte de la transition d’une philanthropie réactive à une philanthropie proactive, c’est d’arriver à développer une fine connaissance des milieux dans lesquels nous voulons investir.

Comment définissez-vous la philanthropie aujourd’hui ? Comment cette définition influence-t-elle votre façon de travailler ?

Je pense que la philanthropie aujourd’hui se doit d’être un moteur d’innovation, tout simplement parce qu’elle peut se montrer plus agile, prendre davantage de risques, et être ainsi moins rigide que les fonds publics par exemple. En raison de ces caractéristiques, je crois que la philanthropie a un devoir d’investir justement là où les fonds publics ne vont pas et, de cette façon, déceler les opportunités d’innovation sociale. En même temps, j’ajouterais que la philanthropie, surtout dans un contexte d’entreprise, se doit d’être alignée avec les stratégies d’affaires. Toutefois, la ligne est toujours mince entre stratégie d’affaire d’un côté, et réponse pertinente aux besoins du milieu de l’autre. On doit continuellement se tenir sur ce fragile équilibre.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite exercer votre profession/activité ?

De développer une vision plus entrepreneuriale de la philanthropie. Par exemple, analyser une demande de financement pour un projet en sachant déceler son potentiel d’innovation, l’analyser comme un « business case ». Il faut revoir nos paramètres d’analyse. Par exemple, de juger un organisme en fonction de ses frais d’administration, est désuet; je pense que si l’on souhaite investir en innovation, il faut accepter de payer des salaires, du R&D et autres frais administratifs. Dans le même ordre d’idée, je pense qu’il faut réviser notre façon d’évaluer le succès. La reddition de compte via un formulaire standardisé par exemple ne fait plus de sens si l’on souhaite passer de philanthrope à investisseur social.

Une dernière chose à ajouter ?

Je crois qu’une tendance en émergence est l’augmentation des investissements philanthropiques en environnement. Selon le Philanthropy Task Force, constitué lors du One Planet Summit qui a eu lieu en 2017 à Paris, seuls 2% des budgets philanthropiques mondiaux sont investis en environnement. Comme tous les acteurs de la société civile, forces politiques et acteurs économiques, la philanthropie a un rôle majeur à jouer face aux changements climatiques.

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