- Poste occupé:
- Cofondateur et Directeur général
- Organisation:
- Les Ballons Intensifs
- Type de formation (1):
- Formation universitaire (Baccalauréat)
- Programme de formation (1):
- Baccalauréat en langues Modernes accompagné d’une mineure en commerce
- Type de formation (2):
- Formation universitaire (Certificat)
- Programme de formation (2):
- Certificat en gestion philanthropique (Université de Montréal)
- Types de professionnel-le:
- Professionnels-les dans les OBNL et OBE
- Secteurs d'organisation:
- Autres fins profitant à la collectivité
- Types d'organisation:
- Oeuvres de bienfaisances (OB)
Pourriez-vous vous présenter ?
Né à Port-au-Prince, je suis arrivé au Québec à l’âge de six ans. Curieux et empathique de nature, mon arrivée à Montréal m’a non seulement permis de poursuivre mon épanouissement personnel, mais m’a aussi ouvert les yeux sur les nombreuses inégalités sociales qui régnaient à la fois dans mes pays natal et d’accueil. Soucieux d’apporter ma contribution au sein de ma communauté, ma passion pour les enjeux liés à la jeunesse, le sport et les langues ont fait de moi un citoyen engagé auprès de causes telles que la lutte contre la pauvreté, la discrimination, le développement de la culture et du sport ainsi que l’inclusion sociale.
Qu’est-ce qui vous a amené à travailler en philanthropie ?
Bien que je sois très impliqué à travers de nombreux projets, c’est à travers la mise en place de l’O.B.N.L Les Ballons Intensifs que j’ai commencé à m’intéresser réellement à la philanthropie. Au cours de l’été 2009, mon cousin Jimmy, alors âgé de 16 ans, m’a demandé de lui mettre sur pied un programme d’entraînement qui lui permettrait de maîtriser les rudiments du basketball. Nous avons commencé à nous entrainer assidument, du lundi au vendredi, dans un parc de Pointe-aux-Trembles. Suite aux progrès de Jimmy, un ami, qui s’implique depuis avec nous dans ce projet, a décidé de se joindre lui aussi aux sessions d’entraînement. D’année en année, le bouche à oreilles ayant fait son œuvre, de plus en plus de jeunes se sont rassemblés, à chaque été, pour participer au camp de basket ball. C’est tout naturellement que j’ai entamé les démarches d’enregistrement qui donna lieu à la naissance, durant l’été 2014 à l’organisme: Les Ballons Intensifs.
Pouvez-vous définir et expliquer en quoi consiste votre activité et/ou fonction au sein de votre organisation ?
J’occupe présentement le titre de directeur général chez Les Ballons Intensifs, mais j’ai également occupé, au fil des ans, différentes fonctions au sein même de l’organisation, telles que celles de bénévole sur différents comités, d’entraineur de basketball, de chargé de projet aux événements-bénéfices et de coordonnateur de programme. Le fait d’avoir occupé différentes fonctions a considérablement augmenté ma compréhension du domaine de la philanthropie. Je me suis vite aperçu à quel point le développement et la gestion d’un organisme demande une variété de compétences et de connaissances, ce qui est à la fois stimulant et très exigeant.
Quelle est votre formation professionnelle ? Est-ce pertinent dans le cadre de votre engagement philanthropique ?
Détenteur d’un baccalauréat en langues Modernes accompagné d’une mineure en commerce (Université de Concordia), j’ai également obtenu un certificat en gestion philanthropique (Université de Montréal). Ces différentes formations sont sans aucun doute très utiles dans le cadre de mes engagements philanthropiques. Mes études en langues modernes, m’ont par ailleurs permis de devenir un professionnel polyvalent, capable de communiquer efficacement dans plusieurs langues (Créole, Français, Anglais, Espagnol et Allemand) et d’être en mesure d’oeuvrer dans une grande variété de situations.
Parlez-nous rapidement de votre parcours professionnel ?
J’ai toujours eu une fibre entrepreneuriale et l’envie de créer, raison pour laquelle j’ai mis sur pied, alors même que j’étais toujours sur les bancs d’école, une entreprise de vente de casquettes, Crazycapz. Ce projet, qui s’ajoute à l’organisme Les Ballons Intensifs, m’a permis d’acquérir de nombreuses connaissances et compétences qui ont fortement influencé mon parcours professionnel. Après plusieurs années à jongler entre ces deux projets et mon parcours à l’université, j’ai finalement décidé de me concentrer principalement sur mes études et mes projets communautaires
Quels sont les défis et enjeux liés à vos fonctions en philanthropie ?
Le financement est généralement un défi constant et important auquel font face tous les acteurs en philanthropie. Il nous oblige, compte-tenu, notamment, des subventions limitées, des fréquentes modifications règlementaires et des préférences des donateurs, à constamment réfléchir à des moyens de diversifier les revenus. Un autre défi de taille découle de la gestion de la croissance de notre organisme au cours des dernières années. Celle-ci, bien que très positive, nous a obligés à repenser notre structure organisationnelle, à embaucher de nouveaux employés, à mettre en œuvre de nouvelles politiques et à s’assurer d’être en mesure de maintenir une bonne qualité de service.
Comment définissez-vous la philanthropie aujourd’hui ? Comment cette définition influence-t-elle votre façon de travailler ?
Je définirais la philanthropie par l’idée de prendre soin d’autrui tout en donnant le meilleur de nous-mêmes et de nos ressources. Cette définition influence énormément ma façon de travailler, car j’accorde beaucoup d’importance à offrir le meilleur service possible dans le cadre de tous les programmes que nous mettons en œuvre. Il m’apparaît crucial de demeurer constamment à l’écoute des besoins des bénéficiaires, de s’adapter à leur réalité et de leur offrir un service qui respecte et accroit leur dignité.
Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite exercer votre profession/activité ?
Le message que j’ai à transmettre aux personnes qui souhaitent s’aventurer en philanthropie est celui de ne pas avoir peur de dénoncer et d’agir face aux diverses formes d’injustices sociales. Même les petits gestes peuvent faire une grande différence et se concrétiser en de plus grands projets. J’ajouterais en rappelant aux protagonistes qu’il ne faut surtout pas hésiter à aller chercher de l’aide auprès d’amis, de parents ainsi que d’autres organisations dans le cadre de leurs démarches, la collaboration étant la clé du succès.
Une dernière chose à ajouter ?
Les causes qui mobilisent et poussent les philanthropes à l’engagement sont nobles et importantes, et ceux-ci ont tendances à s’investir corps et âme pour faire avancer les choses, Il m’apparaît important de rappeler qu’il est primordial, pour que leur engagement perdure dans le temps, de prendre le temps de se reposer !