Les défis d’un séjour de recherche à la maitrise portant sur les ONG et la philanthropie internationale au Pérou

Par Étienne Sinotte , Candidat à la maitrise en science politique à l’Université de Montréal
05 avril 2023

Introduction

Panorama de Cuzco, capitale du département éponyme et siège du gouvernement régional. J’y ai conduit de nombreuses entrevues, principalement auprès de fonctionnaires et employé·es d’ONG.

En septembre 2022, je me suis envolé vers le Pérou afin de réaliser un séjour de recherche de six semaines auprès d’organisations non gouvernementales (ONG) péruviennes travaillant en contexte autochtone et recevant un financement international. J’étais fébrile, un peu anxieux, et très heureux de laisser la grisaille qui marque l’automne québécois derrière moi. Comme c’était mon premier terrain — je suis, après tout, étudiant à la maitrise —, j’avais l’impression de me lancer à pieds joints dans l’inconnu. En rétrospective, je peux affirmer que c’est exactement ce que j’ai fait. Même si j’ai passé l’été à lire tout ce qui me tombait sous la main et qui portait sur le Pérou, à faire et refaire mes questionnaires d’entrevue et à planifier en détail mon itinéraire, je me suis rapidement rendu compte que je m’étais bâti des attentes plus ou moins réalistes par rapport à mon séjour.

Conséquemment, dans cet article, après avoir effectué une brève mise en contexte sur mon terrain, je détaillerai les défis auxquels j’ai été confronté durant celui-ci. J’espère que traiter de ces difficultés — reliées à mon statut d’étudiant à la maitrise, au contexte postpandémique ainsi qu’au monde de la philanthropie internationale[i] — permettra à d’autres étudiant·es dans ma position et qui s’intéressent à des sujets similaires d’être mieux préparé·es pour leur séjour de recherche.

Situer mon projet de recherche : les ONG péruviennes en contexte pandémique

Si l’on se fie au taux de mortalité, le Pérou est le pays le plus touché au monde par la pandémie de COVID-19. En effet, avec un taux de 663,79 morts par 100 000 personnes, le Pérou se place facilement au sommet du classement mondial, et loin devant le Canada, à 132,20.[ii] Toutefois, toute la population n’a pas été touchée de manière uniforme. Dans la zone amazonienne du Pérou, où vivent plus de 330 000 personnes s’identifiant comme autochtones,[iii] la COVID-19 a précarisé des communautés qui étaient déjà vulnérables, dû aux problèmes de santé reliés à la malnutrition, aux difficultés économiques et à la faible présence étatique. Dans cette région, des ONG intermédiaires jouent souvent un rôle décisif, comblant la faible présence de l’État en fournissant des services que ce dernier ne pourvoie pas et en adoptant un rôle d’intermédiaire politique — c’est-à-dire en ouvrant des canaux de communication entre l’État et les communautés vulnérables, ou en faisant du plaidoyer en faveur de ces dernières.[iv]

Cependant, la pandémie a fortement affecté la capacité d’action de nombreuses ONG, en causant une diminution de leur financement international[v] et en baissant leur capacité à réaliser leurs projets,[vi] entre autres dû aux restrictions sanitaires imposées par les gouvernements du monde entier. Ces effets, couplés aux besoins accrus des communautés au sein desquelles elles travaillent et à la nécessité de compléter de nouvelles demandes de financement, ont contribué à l’épuisement du personnel des ONG,[vii] si celui-ci n’avait pas déjà été licencié par manque de fonds. Sur le terrain, j’ai donc tenté de déterminer les effets de la pandémie sur les ONG intermédiaires péruviennes, en évaluant comment ces organisations se sont adaptées — ou non — à la réalité pandémique et quelles stratégies elles ont utilisées pour y arriver. Vu la littérature éparse à ce sujet, sans doute due à la récence de la crise et la spécificité de mon sujet, j’ai décidé de mener une recherche inductive.

Pour répondre à mes interrogations, j’ai ciblé une région spécifique du département de Cuzco, la province de La Convención, dans laquelle résident de nombreuses communautés autochtones amazoniennes et où ont travaillé plusieurs ONG au cours de la pandémie. J’avais prévu y mener ma collecte de données en utilisant trois méthodes : des entretiens semi-dirigés, conduits de manière individuelle ou en groupe, la recherche dans les archives internes des ONG, et l’observation. J’ai vite réalisé que l’observation serait impossible, étant donné que les projets ayant eu cours pendant la pandémie étaient déjà terminés. De plus, je n’ai malheureusement pas pu faire de recherche dans les archives internes des ONG, selon moi à cause d’un manque de confiance. J’ai toutefois pu réaliser 20 entrevues avec des acteur·rices de tous les milieux que j’avais préalablement ciblés.

Les défis rencontrés dans la réalisation de mon terrain

Maintenant que j’ai présenté ma recherche et brossé un portrait général du Pérou en contexte pandémique, je présenterai cinq défis que j’ai rencontrés. Ceux-ci sont reliés à mon statut d’étudiant à la maitrise, au contexte général et postpandémique de mon terrain, ainsi qu’au monde de la philanthropie internationale.

  1. Le contact, le télétravail et la distance

Comme bien des chercheur·euses qui réalisent un séjour de recherche à l’étranger, le premier défi auquel j’ai été confronté, lors de mon arrivée au Pérou, est l’établissement de contacts avec mes participant·es.

Je connaissais déjà une ONG dans la zone où je menais ma recherche. Celle-ci travaille dans la région depuis plusieurs années et, conséquemment, a des relations avec la majorité des acteur·rices avec lesquel·les je désirais discuter. Malgré le fait que l’organisation m’ait ouvert son livret de contact, j’ai eu de la difficulté à établir un dialogue avec plusieurs participant·es, et ce, pour plusieurs raisons. Premièrement, de nombreuses organisations étaient en télétravail. Conséquemment, il m’était impossible de me rendre à leur bureau si personne ne répondait à mes courriels et messages. Deuxièmement, les leaders autochtones avec lesquel·les je souhaitais m’entretenir étaient pour la plupart dans leurs communautés, se situant à plusieurs jours de distance de la ville la plus proche. Puisque j’avais un temps limité et qu’il ne s’agissait pas de mes principaux·ales participant·es — j’étudie les ONG —, j’ai décidé de ne pas m’y rendre. Qui plus est, l’absence de réseau internet et la faiblesse du réseau cellulaire dans les communautés ont fait en sorte que ma seule option était d’attendre que les leaders se rendent elles et eux-mêmes dans les grandes villes. De cette manière, j’ai pu interviewer quelques-un·es d’entre elles et eux, mais d’autres manquent toujours à l’appel.

  1. Le roulement dans l’administration publique et les savoirs institutionnels

Au Pérou, il est possible d’observer un haut taux de roulement dans l’administration publique,[viii] ce qui a affecté le déroulement de ma collecte de données. Effectivement, au cours de mes entretiens avec des fonctionnaires, j’ai posé des questions visant à déterminer comment leur ministère ou agence s’est adapté à la pandémie. Or, j’ai été confronté au fait que de nombreux·ses fonctionnaires n’occupaient pas leur poste depuis avant la pandémie, les empêchant de rendre compte avec justesse des actions prises par leur organisation au cours de cette période. Dû au temps limité dont je disposais, et au caractère complexe et chronophage de la recherche des personnes ayant anciennement occupé ces postes, j’ai dû me contenter des données qu’ont pu me fournir ces personnes dans la majorité des cas.

Toutefois, bien que ce haut roulement soit à l’origine d’un défi, il s’agit également d’une donnée. En effet, il témoigne de la fragilité de l’État péruvien et de l’instabilité de sa réponse à la crise. Des changements aussi fréquents dans le bassin de fonctionnaires n’ont certainement pas aidé l’État à lutter efficacement et uniformément contre le virus, surtout en considérant le roulement de la classe politique qui s’ajoute à celui des fonctionnaires. Du 1er janvier 2020 au 1er janvier 2023, cinq président·es, douze premiers·ères ministres et 11 ministres de la santé se sont succédé au pouvoir.

  1. Les relations de confiance et le sujet du financement

Comme je l’ai précédemment mentionné, je n’ai pas réussi à avoir accès aux archives internes des ONG que j’ai étudiées. Le cas de l’une d’entre elles témoigne bien des difficultés liées à la construction d’un lien de confiance. Puisque la majorité des employé.es de l’organisation en question faisaient du télétravail, je n’ai pas pu passer du temps avec l’équipe et bâtir une relation de confiance avec celle-ci, n’effectuant finalement que cinq entrevues de 30 à 45 minutes avec les employé·es de cette ONG. Lorsque j’ai abordé le thème de l’accès aux archives, la direction de l’ONG a habilement changé de sujet, déclinant clairement ma demande.

Similairement, les employé.es d’ONG tendaient à éviter le sujet des finances de l’organisation et de la philanthropie internationale (la plupart des ONG de ce milieu sont financées par des bailleurs de fonds étrangers). Lorsque je leur demandais comment avait varié leur financement au cours de la pandémie, ou de commenter le degré de collaboration ou de rigidité de leurs bailleurs de fonds, la plupart des participant.es étaient évasif·sives, se contentant de communiquer des informations générales, sans jamais entrer dans le détail.

Ces comportements ne sont pas étonnants. En effet, l’accès aux archives internes d’une organisation et son financement, surtout dans un contexte de relation hautement asymétrique avec le bailleur de fonds, sont des sujets sensibles. Je retire de cette expérience la leçon suivante : afin d’obtenir des informations précises par rapport à ces éléments, il est impératif de passer davantage de temps avec les organisations, ce qui fonctionne difficilement dans le contexte d’un terrain court. Alternativement, l’adoption d’une méthode de recherche partenariale pourrait faciliter l’accès à ces données.

  1. L’hétérogénéité des organisations non gouvernementales et les effets variables de la pandémie sur la philanthropie internationale

Le milieu des ONG est très hétérogène : les organisations ont toutes des fonctions et des méthodes de financement qui diffèrent. Sans surprise, ces différences sont observables dans les répercussions qu’a eues la pandémie sur les ONG. En effet, comme ces dernières sont dépendantes du financement de leurs bailleurs de fonds pour fonctionner, qui sont eux-mêmes un groupe d’organisations très hétérogènes, les effets de la pandémie sur les ONG varient largement. Certaines d’entre elles ont beaucoup souffert, en particulier les plus petites, qui ont affaire à plusieurs petits bailleurs de fonds ou des bailleurs n’ayant pas leurs fonds propres — comme des organisations de coopération internationale tirant leur argent de leurs gouvernements. Au contraire, certaines autres ONG dont les bailleurs sont plus puissants ou possèdent leurs fonds propres sont restées à flot et ont même vu leur financement augmenter.

Face à l’hétérogénéité du milieu et à la complexité des relations entre les organisations et leurs bailleurs de fonds, j’ai eu de la difficulté à brosser un portrait rigoureux du secteur. Effectivement, le fait que la généralisation entre les ONG d’une même région soit à peu près impossible rend les effets de la pandémie sur celles-ci difficile à dépeindre adéquatement.

  1. Le cadre universitaire : des réalités institutionnelles limitantes

Finalement, la plus grande contrainte à laquelle j’ai dû me plier me fut imposée non pas par mon sujet de recherche, ni par la réalité du terrain, mais bien par le cadre universitaire. En tant qu’étudiant à la maitrise, j’étais limité dans le temps qu’il était possible d’accorder à mon séjour de recherche. En effet, puisque le programme de maitrise en science politique de l’Université de Montréal ne dure que deux ans — et qu’une seule de ces années est dédiée exclusivement à la recherche — je ne pouvais pas faire un terrain très long. De plus, en comparaison aux doctorant·es, les étudiant·es du programme de maitrise reçoivent moins de financement, ce qui limite leur capacité à faire des terrains longs et, bien souvent, des préterrains.

J’identifie cette contrainte comme étant la plus importante puisqu’elle a eu des effets transversaux sur mon travail. En effet, une solution à plusieurs problèmes que j’ai rencontrés au cours de mon séjour au Pérou aurait été d’allonger mon terrain. Ce faisant, j’aurais potentiellement pu forger des liens de confiance d’une plus grande qualité avec mes participant·es, acquérir une meilleure compréhension de la culture péruvienne et retrouver la trace d’ex-fonctionnaires, entre autres.

Toutefois, étant donné qu’il y a une faible probabilité que des changements majeurs surviennent à la structure de la maitrise dans les universités québécoises ainsi qu’aux opportunités de financement des étudiant·es inscrit·es dans ces programmes, il m’apparait essentiel de valoriser le dialogue sur les séjours de recherche au deuxième cycle. Les terrains réalisés à la maitrise reçoivent souvent moins d’attention que ceux du doctorat, ce qui a le potentiel de mener les étudiant·es inscrit·es dans ces programmes à se construire des attentes irréalistes quant à leurs séjours de recherche. Personnellement, à défaut d’avoir plus de temps ou de fonds pour conduire ma recherche, j’aurais définitivement apprécié en connaitre davantage sur les expériences d’autres étudiant·es de maitrise et obtenir plus de conseils liés à la réalisation de terrains au deuxième cycle, plutôt qu’aux terrains en général ou au doctorat.

 

Conclusion

Quillabamba, chef-lieu de la province de La Convención, dans le département de Cuzco. Image numéro 2

Quillabamba, chef-lieu de la province de La Convención, dans le département de Cuzco. Située aux portes de l’Amazonie cusquénienne, cette ville m’a servi de lieu de rencontre pour des entretiens avec des représentant·es de communautés autochtones, des employé·es d’ONG et des fonctionnaires.

Nonobstant ces défis, j’ai pu réaliser un terrain fructueux. En effet, les entrevues que j’ai réalisées avec des employé·es d’ONG, des représentant·es de communautés autochtones ainsi que des fonctionnaires m’ont permis de rendre compte de la capacité d’adaptation de la société civile péruvienne. Effectivement, malgré les bouleversements reliés à la pandémie et les aléas du financement international, ces organisations ont été capables de restructurer leurs actions afin de continuer à avoir un impact positif dans les communautés au sein desquelles elles travaillent. Par exemple, malgré le fait qu’elle ait perdu la quasi-totalité de son financement dû à des bailleurs de fonds rigides et l’arrêt des déplacements internationaux, l’une des ONG que j’ai étudiées a su se réorienter du pourvoi de services à l’intermédiation politique. Faisant du plaidoyer pour des communautés autochtones auprès de l’État, l’ONG a pu conserver une influence sur son milieu.

Notes de bas de page

[i] Dans cet article, le terme philanthropie internationale est utilisé au lieu d’autres concepts plus restrictifs tel qu’aide au développement afin de désigner les différents modes de financement des ONG péruviennes et les natures diverses de leurs bailleurs de fonds. En effet, alors que l’aide au développement désigne « l’aide fournie par les États dans le but exprès de promouvoir le développement économique et d’améliorer les conditions de vie dans les pays en développement » (OCDE, s.d.), certaines ONG que j’ai étudiées tirent leur financement d’acteurs non étatiques, telles des fondations privées. Sans but lucratif, non gouvernementales et tirant la majorité de leur financement d’un individu, groupe ou institution unique, elles agissent typiquement en tant qu’intermédiaires entre leurs bailleurs de fonds et leurs récipiendaires (Moran, 2018). Utiliser le terme philanthropie internationale permet donc d’englober les acteurs étatiques et non étatiques engagés dans la distribution d’aide économique à des organisations situées à l’étranger, représentant ainsi la variété des sources de financement des ONG.

Moran, Michael. 2018. « Global philanthropy ». In International Organization and Global Governance, édité par Thomas G. Weiss et Rorden Wilkinson, 2e éd. Routledge.

OCDE. s. d. « L’aide publique au développement ». Consulté le 28 mars 2023. https://www.oecd.org/fr/cad/financementpourledeveloppementdurable/normes-financement-developpement/aide-publique-au-developpement.htm.

[ii] Les taux de mortalité sont justes en date du 1er février 2023. Johns Hopkins Coronavirus Resource Center. 2023. « Mortality Analyses ». Johns Hopkins Coronavirus Resource Center. 2023. https://coronavirus.jhu.edu/data/mortality.

[iii] INEI. 2016. « Población indígena de la Amazonía peruana supera los 330 mil habitantes ». 2016. https://m.inei.gob.pe/prensa/noticias/poblacion-indigena-de-la-amazonia-peruana-supera-los-330-mil-habitantes-9232/.

[iv] Carroll, Thomas F. 1992. Intermediary NGOs: The Supporting Link in Grassroots Development. West Hartford: Kumarian Press. ; Lewis, David, Nazneen Kanji, et Nuno S. Themudo. 2021. Non-Governmental Organizations and Development. Second edition. Abingdon, Oxon ; New York, NY: Routledge.

[v] Kinsbergen, Sara, Marieke Pijnenburg, Tom Merlevede, Luca Naus, et Dirk-Jan Koch. 2022. « The Differential Impact of the COVID-19 Crisis on Small-Scale Development Initiatives, a Cross-Country Comparison ». VOLUNTAS: International Journal of Voluntary and Nonprofit Organizations 33 (3): 497‑523. https://doi.org/10.1007/s11266-021-00385-z. ; Paras, Andrea, Craig Johnson, Spencer Henson, Asa Coleman, et Jenine Otto. s. d. « The Impact of the Covid-19 Pandemic ». Consulté le 8 mars 2023. https://gids.uoguelph.ca/our-research/impact-covid-19-pandemic. ; Tierney, Annika, et Ramona Boodoosingh. 2020. « Challenges to NGOs’ Ability to Bid for Funding Due to the Repatriation of Volunteers: The Case of Samoa ». World Development 136 (décembre): 105113. https://doi.org/10.1016/j.worlddev.2020.105113. ; Wilke, Nicole Gilbertson, Amanda Hiles Howard, et Delia Pop. 2020. « Data-Informed Recommendations for Services Providers Working with Vulnerable Children and Families during the COVID-19 Pandemic ». Child Abuse & Neglect 110 (décembre): 104642. https://doi.org/10.1016/j.chiabu.2020.104642.

[vi] Asogwa, Ikenna Elias, Maria Estela Varua, Rina Datt, et Peter Humphreys. 2022. « The Impact of COVID-19 on the Operations and Management of NGOs: Resilience and Recommendations ». International Journal of Organizational Analysis, avril. https://doi.org/10.1108/IJOA-12-2021-3090.

[vii] Asogwa, Ikenna Elias, Maria Estela Varua, Rina Datt, et Peter Humphreys. 2022. « The Impact of COVID-19 on the Operations and Management of NGOs: Resilience and Recommendations ». International Journal of Organizational Analysis, avril. https://doi.org/10.1108/IJOA-12-2021-3090. ; Tierney, Annika, et Ramona Boodoosingh. 2020. « Challenges to NGOs’ Ability to Bid for Funding Due to the Repatriation of Volunteers: The Case of Samoa ». World Development 136 (décembre): 105113. https://doi.org/10.1016/j.worlddev.2020.105113.

[viii] World Bank. 2022. Peru Systematic Country Diagnostic Update. World Bank. https://doi.org/10.1596/38187.