COP26 : La philanthropie canadienne et la crise climatique avec Annie Bérubé – Fondation McConnell

Par Annie Bérubé , Directrice de programme à la Fondation McConnell
16 octobre 2021

Annie Bérubé est directrice de programme à la Fondation McConnell, travaillant principalement sur les octrois et partenariats en climat. Annie est économiste de formation (BA McGill, MES York University) et a passé la majorité de sa carrière comme économiste et analyste de politiques environnementales chez Environnement Canada et Santé Canada. Elle a également travaillé auprès de Smart Prosperity à l’Université d’Ottawa et comme directrice des relations gouvernementales pour Équiterre. 

 

La philanthropie canadienne et la crise climatique : que pouvez-vous faire?  

 Les changements climatiques représentent une urgence qui nécessite une action immédiate de la part de tous les secteurs de la société canadienne, y compris la philanthropie. Pourtant, ClimateWorks estime que moins de 2 % des dons philanthropiques mondiaux sont orientés vers l’atténuation des changements climatiques [1]. Les fondations philanthropiques canadiennes ont plusieurs possibilités pour soutenir les organismes qui s’attaquent de front à la crise climatique. Il existe également des ressources et des réseaux pour soutenir cette forme d’engagement. 

 En août dernier, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations Unies publiait son dernier rapport scientifique [2], alors que l’on enregistrait des feux de forêt records partout dans le monde et une canicule mortelle en Colombie-Britannique. Bloomberg a qualifié ce rapport de « code rouge pour l’humanité ». Les scientifiques du GIEC observent désormais des changements climatiques dans toutes les régions et dans l’ensemble du système climatique de la Terre. Les scientifiques ont conclu qu’il sera bientôt impossible de limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C ou même à 2°C sans une réduction rapide, immédiate et considérable des émissions de gaz à effet de serre (GES).  

 Certaines régions du monde seront plus touchées que d’autres par les changements climatiques. Le Canada se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale [3]. Cela signifie que même dans un scénario de réchauffement mondial de 2°C, le réchauffement au Canada devrait atteindre en moyenne 4°C d’ici la fin du siècle. Ce réchauffement sera deux fois plus élevé dans le nord du pays [4] 

L’engagement de la Philanthropie Canadienne sur le déreglement climatique fait appel à toutes les fondations, peu importe leur mission, leur statut ou leur emplacement géographique, de s’unir et de s’engager dans l’action climatique. La Fondation McConnell a pris cet engagement, tout comme d’autres fondations canadiennes. Les fondations canadiennes ont un rôle crucial à jouer et l’urgence d’agir n’a jamais été si grande.  

 

La crise climatique au Canada 

 Le Canada subit déjà les répercussions des changements climatiques. Les médias présentent régulièrement des reportages de feux de forêt et d’inondations qui ravagent des communautés, ce qui a une incidence sur leurs économies qui dépendent souvent du tourisme [5]. Les infestations d’insectes et les sécheresses nuisent aux agricultrices et aux agriculteurs [6]. Le réchauffement des océans affecte la montée des saumons, forçant ainsi des pêcheuses et des pêcheurs à demander une aide d’urgence au gouvernement fédéral [7] 

 Les infrastructures du pays ne sont pas bâties pour faire face à la crise climatique. Selon l’Institut canadien pour des choix climatiques, les routes, les ponts, les réseaux de distribution d’eau et les lignes de transport d’électricité que nous avons construits et que nous continuons de construire sont faits pour un monde qui n’existe plus. Des estimés indiquent qu’il pourrait coûter plus de 250 milliards de dollars pour que les infrastructures atteignent une norme acceptable dans l’ensemble du pays [8] 

 Le Compte à rebours du Lancet sur la santé et les changements climatiques a démontré comment les répercussions des changements climatiques pourraient bientôt venir perturber le système de santé canadien, ce qui a amené l’Association médicale canadienne à qualifier les changements climatiques comme étant la plus grande menace à la santé publique de notre époque [9]. Les changements climatiques nuisent également à la santé mentale, ce qui peut être particulièrement difficile pour les jeunes qui s’inquiètent de l’avenir. L’American Psychological Association a défini l’éco-anxiété comme « une peur chronique de la catastrophe environnementale » [10], une condition qui peut être débilitante et épuisante sur le plan émotif, et peut mener à la dépression. 

 

Crise climatique McConnell COP26


Source : Compte à rebours du Lancet sur la santé et les changements climatiques, 2019. Compte rendu à l’intention du Canada. https://storage.googleapis.com/lancet-countdown/2019/11/Lancet-Countdown-Policy-Brief-Canada_FRANCAIS_FINAL.pdf 

 

Sur une note plus positive, le déni de la science climatique semble perdre du terrain. Cependant, face à l’urgence climatique, le défaitisme, l’apathie et le gradualisme sont désormais les principaux défis auxquels nous faisons face. Et cela s’applique à la philanthropie. Jusqu’à maintenant, la contribution du secteur philanthropique canadien à la crise climatique a été modeste. Vu l’ampleur de la crise, on doit se demander : que devons-nous faire pour mobiliser davantage de contributions philanthropiques afin de répondre à la crise existentielle de notre époque?  

 

La pollution par le carbone au Canada 

 Au Canada, les émissions de GES sont en hausse depuis 2009, ayant atteint 730 mégatonnes  en dioxyde de carbone (Mt éq. CO2) [11] en 2019. En vertu de l’Accord de Paris, la nouvelle cible de réduction des émissions de GES du Canada est de 40 % à 45 % au-dessous des niveaux de 2005 (d’ici 2030). Le Canada souhaite aussi une économie carboneutre d’ici 2050. Une diminution rapide et importante des émissions, dès maintenant, est indispensable pour atteindre cet objectif.  

L’économie canadienne figure parmi les plus polluantes en carbone, affichant le troisième plus haut taux d’émissions par personne [12] 

L’Agence internationale de l’énergie vient de publier un plan pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050 dans le secteur mondial de l’énergie. Elle conclut : « au-delà des projets déjà entrepris en 2021, la création de nouveaux champs pétroliers, ainsi que de nouvelles mines de charbon ou d’agrandissement de mines ne sont possibles. La carboneutralité requiert de réduire fortement l’utilisation des combustibles fossiles » [13]. Pour le Canada, cela veut dire qu’il est impossible d’extraire 83 % de nos réserves de pétrole, pour que le réchauffement de la planète demeure inférieur à 1,5°C [14]. Les implications de ce constat sont majeures pour les banques et les fonds de pension qui sont fortement investis dans ce secteur. Cela a également un impact pour la main-d’œuvre employée dans ces secteurs.  

En tant que producteur et exportateur gazier et pétrolier, le Canada a une obligation particulière envers le reste du monde. Il a aussi la possibilité de montrer comment faire une transition rapide et équitable vers une économie carboneutre. La philanthropie se doit de jouer un rôle dans tout ça.  

 

Le rôle de la philanthropie 

« La philanthropie ne peut pas à elle seule mettre fin à la crise climatique. Elle peut toutefois jouer un rôle indispensable en catalysant les trillions de dollars en financement des secteurs public et privé nécessaires pour faire la transition vers une économie mondiale faible en carbone.» [15] 

 Selon l’Initiative pour la Finance Durable, on évalue à 128 milliards de dollars pour les dix prochaines années les investissements de capitaux privés et publics requis au Canada pour atteindre la cible climatique de 2030 [16]. Le Groupe d’experts sur la finance durable du Canada a identifié neuf recommandations pour encourager ce mouvement de capital, pour que la finance durable devienne la tendance dominante. Bon nombre de groupes de recherche, d’organismes sans but lucratif et d’organismes de bienfaisance travaillent activement pour surmonter les obstacles à la finance durable. Ils ont toutefois besoin de ressources pour ce faire. Des dons philanthropiques à ces organismes pourraient aider à libérer les milliards de dollars nécessaires pour décarboner notre économie.  

 La dernière année a amené son lot d’engagements en « carboneutralité » de la part de grandes entreprises, de firmes d’investissement, de banques, de gestionnaires d’actifs (et même des producteurs de sables bitumineux canadiens) [17]. Qu’est-ce que cela veut dire prendre un engagement envers la carboneutralité? Il existe des cibles scientifiques élaborées pour les grandes entreprises [18] et d’autres normes mondiales selon lesquelles juger ces engagements. Dans bien des cas, ce sont des organismes à but non-lucratif qui analysent ces engagements de manière crédible et indépendante, et repèrent les cas d’écoblanchiment. Ces organismes collaborent aussi avec de grandes entreprises et des firmes d’investissement pour encourager des engagements crédibles et audacieux en matière de carboneutralité grâce à la sensibilisation des actionnaires et d’autres moyens. Pour ce faire, ils dépendent de ressources philanthropiques.  

 Grâce aux recherches et expériences précédentes, nous savons dans la plupart des secteurs de l’économie canadienne comment nous y prendre pour réduire rapidement et considérablement les émissions de GES. Dans son rapport intitulé Vers un Canada Carboneutre [19]l’Institut canadien pour des choix climatiques explique que les « valeurs sûres » existent, soit des solutions et des technologies de réduction des émissions qui sont déjà offertes sur le marché et dont la mise en œuvre répandue ne rencontre aucune grande contrainte. Elles peuvent être responsables de quasiment toutes les réductions d’émissions nécessaires d’ici 2030, et ce, dans tous les scénarios possibles. Les solutions non-technologiques quant à elles, incluent une utilisation accrue des transports en commun, des infrastructures de transport actif, la séquestration du carbone dans les terres agricoles, des solutions climatiques axées sur la nature, des quartiers 15 minutes et une densification des logements. Nul besoin d’une recette magique à cette crise, les solutions sont déjà connues. 

 S’attaquer à la crise climatique requiert de transformer notre économie, présentement dépendante des combustibles fossiles, et pour ce, nous avons besoin d’un vaste mouvement de citoyennes, de citoyens et d’organismes engagés qui militent pour des politiques et des investissements climatiques ambitieux, à l’échelle locale, provinciale et nationale. Il s’agit là de stratégies à la portée de la philanthropie. C’est notre point fort. Des contributions philanthropiques pourront aider de manière significative à surmonter les derniers obstacles systémiques qui empêchent la mise en œuvre des solutions climatiques connues, qu’il nous faut déployer pour assurer un futur climat sécuritaire.  

 

Octroi de contributions pour le climat à la Fondation McConnell  

 

La Fondation McConnell a pris une décision stratégique en 2021 de faire de l’action climatique une sphère d’intérêts prioritaire pour nos contributions et partenariats. Voici certains de nos premiers pas dans ce parcours, ainsi que certains apprentissages fait grâce aux contributions de nos partenaires et autres experts.  

 

1- Hausse de nos contributions pour accroître l’ampleur de solutions climatiques [20] 

En 2021, nos versements à des projets et des organismes climatiques atteindront un montant jusqu’ici inégalé (4,5 M$ en nouvelles contributions cette année). Nos partenaires développent actuellement des solutions pour décarboner l’industrie des mines, de l’acier et du ciment, pour combiner et financer de grands projets de réaménagement énergétique dans des immeubles commerciaux et résidentiels, pour développer la main-d’œuvre écoénergétique au Canada, pour solliciter la participation des bénéficiaires de fonds de pension en vue de décarboner leurs placements, pour offrir du soutien et du financement aux jeunes militantes et militants pour le climat, pour former les conseils d’administration en matière de gouvernance climatique, pour appuyer et développer un vaste réseau national et intersectoriel d’organismes luttant contre les changements climatiques, pour soutenir les leaders autochtones du climat, et plus encore. Vous pourrez en apprendre plus sur nos partenaires ici. Nous travaillons rarement seuls et vous aussi vous pouvez vous joindre à des groupes d’organismes de financement climatiques [21] pour avoir plus d’impact et découvrir de nouvelles occasions de financement dans ce domaine. Le réseau Environment Funders Canada est un excellent point de départ pour établir des liens.  

 

 2- S’attaquer aux secteurs à fortes émissions 

À l’échelle nationale, ce sont la production gazière et pétrolière, les transports, les bâtiments et l’industrie lourde qui sont les responsables de nos émissions de GES. En appuyant des organismes et des projets œuvrant à réduire les GES dans ces secteurs, les fondations peuvent avoir un fort impact. 

 

Crise climatique McConnell COP26


Source : Gouvernement du Canada. 2021.  Sources et puits de gaz à effet de serre. https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/changements-climatiques/emissions-gaz-effet-serre/sources-puits-sommaire-2021.html  

 

Octroyer des contributions localement représente une bonne stratégie, puisque les sources de pollution par le carbone varient d’une région à l’autre. Réduire notre dépendance aux combustibles fossiles permettra de créer des communautés plus résilientes qui profiteront d’une meilleure qualité de vie et de meilleurs résultats en santé. 

 

3- L’appui à long-terme est ce qu’il y a de mieux à faire pour le climat 

Au Canada, nous avons la chance d’avoir de grands scientifiques du climat, des spécialistes de la finance climatique qui travaillent dans des banques, des gestionnaires d’actifs et de fonds de pension qui se préoccupent du climat, des militantes et des militants climatiques de tous âges et des fonctionnaires et des conseillères et des conseillers municipaux, ainsi que des citoyennes et des citoyens engagé·e·s : tous ces acteurs et actrices ont besoin de ressources financières pour accroître l’ampleur de leur action climatique. Plusieurs organismes sans but lucratif travaillent à atténuer les changements climatiques. Ce sont eux qui savent réellement ce qu’il faut comme changements de structures, de politiques et de comportements. Ils ont toutefois besoin de ressources pour réaliser leurs travaux au rythme et à l’échelle imposés par la science climatique. À la Fondation McConnell, notre portefeuille d’octroi de contributions inclut de plus en plus du financement à multi-années, pour appuyer la capacité des organismes climatiques, ou pour amener de nouveaux acteurs et actrices à agir pour le climat. Nous nous éloignons ainsi des contributions dédiées à un projet à court terme. Nous avons confiance que ces experts du domaine climatique sauront comment utiliser les ressources pour avoir le plus d’impact, et nous apprenons avec eux en cours de route.  

 

4- Équité, diversité, inclusion, accessibilité ou la multi-résolution 

La transition vers une économie carboneutre présente des risques, mais aussi de nouvelles possibilités. Des industries seront créées et d’autres seront amenées à disparaître. Il est par exemple crucial de tenir compte de l’incidence que cela aura sur le marché du travail pour ne laisser personne en plan, et aussi veiller à ce que les femmes, les autochtones, les jeunes, les personnes handicapées, et les communautés à faible revenu puissent profiter des nouvelles possibilités d’emploi qui découleront d’une économie carboneutre. Ultimement, ce sont les politiques mises en place aujourd’hui par tous les paliers de gouvernement et les établissements qui détermineront si cette transition sera équitable et productive pour tout le monde, ce que l’on appelle couramment une « transition juste », ou si elle viendra augmenter la polarisation, la souffrance et les inégalités en matière de revenu. 

 Cette transition sera inclusive si elle fait avancer l’autodétermination et les droits des peuples autochtones du Canada, respecte le consentement éclairé donné antérieurement dans le cadre de traités internationaux, fournit des occasions d’acquérir des titres fonciers et améliore les conditions sociales et économiques de toutes les communautés autochtones [22]. Ces dernières, surtout les communautés nordiques, sont particulièrement vulnérables aux répercussions des changements climatiques et en portent actuellement un poids disproportionné. Il s’avère par conséquent tout aussi crucial d’offrir du soutien aux organismes autochtones de défense des droits territoriaux et de décoloniser le processus d’élaboration des politiques climatiques [23]. 

 Les solutions climatiques requises pour réduire les émissions de GES peuvent être conçues pour la « multi-résolution » [24] d’autres enjeux sociaux. Par exemple, d’importants projets de réaménagement énergétique dans des logements sociaux permettraient d’améliorer la qualité de l’air et créer de l’emploi local. L’élimination graduelle de l’électricité au charbon a drastiquement amélioré la santé des Canadiennes et Canadiens, et réduit le taux de mortalité lié à une mauvaise qualité de l’air. Le coût abordable des énergies renouvelables doit être au cœur des programmes et des investissements. À la Fondation McConnell, nous faisons actuellement de la recherche dans le cadre d’un partenariat universitaire pour mieux comprendre les groupes actuellement sous-représentés dans les projets climatiques au Canada et dans notre portefeuille de contributions. En 2022, nous souhaitons que notre financement cible plus particulièrement les organismes cherchant à faire respecter l’équité et qui pourront aborder de nombreux enjeux touchant leur communauté tout en réduisant la pollution par le carbone.  

 Encore une fois, la philanthropie a une longue implication dans ces enjeux sociaux et économiques, comme les droits autochtones, l’itinérance, le logement, la santé mentale, la pauvreté et le bien-être des enfants en bas âge, et elle le fait encore aujourd’hui. Les fondations peuvent trouver des moyens de réduire la pollution par le carbone dans ces secteurs, ce qui aidera nos communautés à être encore plus résilientes face aux changements climatiques. 

 

Chacun est nécessaire 

Que vous soyez une fondation qui investit en santé, auprès des jeunes, en éducation, en santé mentale, avec les autochtones ou pour lutter contre la pauvreté, vous pouvez tout autant participer au financement du climat. Tous les secteurs seront touchés par les changements climatiques, ce qui veut dire que tous les secteurs de la société devraient se préparer aux répercussions climatiques en développant leur résilience.  

 Une transition équitable vers une économie carboneutre nécessite une redistribution délibérée de la richesse, y compris le partage de la richesse philanthropique avec les jeunes [25]. C’est indispensable pour garantir un avenir sans danger sur le plan climatique. Voilà ce qui se retrouve au cœur de la justice sociale et de l’équité intergénérationnelle. 

 Le débat public a récemment porté son attention sur la question des actifs philanthropiques exemptés d’impôt et a engendré un débat sur le rôle de la philanthropie. Utiliser ses contributions et ses investissements pour s’attaquer aux changements climatiques offre une grande opportunité de jouer un rôle positif de leadership en temps de crise. 

 Les solutions climatiques existent déjà. Et c’est la société civile, les organismes sans but lucratif et les communautés autochtones qui portent la charge d’éliminer les obstacles systémiques et mettre en œuvre des solutions climatiques. Ils ont toutefois besoin de financement à long terme pour poursuivre leurs travaux. Ce travail de longue haleine est difficile, parfois épuisant et fait avec cœur. En tant que philanthropes, nous devons prendre soin des gens qui font partie du mouvement climatique, et aider à maintenir et régénérer ce mouvement, puisque la crise climatique ne sera pas réglée du jour au lendemain.  

 Soyez des nôtres. Pour commencer, octroyez une contribution à un organisme climatique ou à un organisme dans votre réseau qui souhaite agir en matière de climat. La philanthropie a le pouvoir de financer et de mobiliser les artistes, les médecins, les organismes de santé publique ou de lutte contre la pauvreté, et plusieurs autres pour les aider à devenir des modèles à suivre face à la crise climatique. Inutile d’être un spécialiste pour mettre la main à la pâte. Et si vous vous demandez quelles sont les autres mesures que vous pouvez prendre à titre de fondation philanthropique, songez à devenir signataire de l’Engagement de la philanthropie canadienne sur le dérèglement climatique. Vous y trouverez une bonne carte routière et Fondations philanthropiques du Canada, ainsi que vos collègues du secteur philanthropique canadien seront là pour vous fournir du soutien et des ressources tout au long du chemin.  

 Annie Bérubé est directrice de programme à la Fondation McConnell et toujours heureuse de discuter d’action climatique. 


Cet article fait partie de l’édition spéciale d’Octobre 2021 : Philanthropie et la COP26. Vous pouvez trouver plus d’informations ici

 

Philanthropie et la COP26

Notes de bas de page

[1] https://www.climateworks.org/report/funding-trends-climate-change-mitigation-philanthropy/ (Une telle analyse des dons en philanthropie n’existe pas pour le Canada, toutefois une étude en 2017 démontrait que seulement 3% des dons était alloués à ‘l’environnment’) http://pfc.ca/wp-content/uploads/2018/01/portrait-cdn-philanthropy-sept2017-en.pdf

[2] IPCC, 2021: Climate Change 2021: The Physical Science Basis. Contribution of Working Group I to the Sixth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change [Masson-Delmotte, V., P. Zhai, A. Pirani, S.L. Connors, C. Péan, S. Berger, N. Caud, Y. Chen, L. Goldfarb, M.I. Gomis, M. Huang, K. Leitzell, E. Lonnoy, J.B.R. Matthews, T.K. Maycock, T. Waterfield, O. Yelekçi, R. Yu, and B. Zhou (eds.)]. Cambridge University Press

[3] Gouvernement du Canada. 2019, Rapport sur le climat changeant du Canada. 

[4] ibid.

[5] Healing, Dan. “Back-to-Back Summers of Smoke and Fire Stoke B.C. Tourism Industry Fears.” Canadian Broadcasting Corporation, 30 Sept. 2018, www.cbc.ca/news/canada/british-columbia/back-to-back-summers-of-smoke-and-fire-stoke-b-c-tourism-industry-fears-1.4844731.

[6] Stephenson, Amanda. “’I Can’t Afford the Luxury of Doing the Right Thing’: Prairie Farmers on the Front Lines of Climate Change.” Calgary Herald, 19 Jan. 2019, calgaryherald.com/business/local-business/i-cant-afford-the-luxury-of-doing-the-right-thing-prairie-farmers-on-the-front-lines-of-climate-change.

[7] Nair, Roshini. “’They’re Flat Broke’: Salmon Fishermen Demand Disaster Relief for Failed Season.” Canadian Broadcasting Corporation, 21 Aug. 2019, www.cbc.ca/news/canada/british-columbia/salmon-fishermen-disaster-relief-1.5255217 .

[8] L’institut canadien pour des choix climatiques, 2021, Submergés, les coûts des changements climatiques pour l’infrastructure au Canada. https://choixclimatiques.ca/reports/submerges/ 

[9] Canadian Medical Association. 2019. https://storage.googleapis.com/lancet-countdown/2019/11/Lancet-Countdown_Policy-brief-for-Canada_FINAL.pdf

[10] L’éco-anxiété a été définie pour la première fois en 2017 par l’American Psychological Association comme « une peur chronique de la fatalité environnementale ».

[11] Environnement et Changement climatique Canada. 2021. Sources et puits de gaz à effet de serre : sommaire 2021

[12] https://www.statista.com/chart/24306/carbon-emissions-per-capita-by-country/.

[13] International Energy Agency. 2021. Net Zero by 2050, IEA, Paris https://www.iea.org/reports/net-zero-by-2050.

[14] Welsby, D., Price, J., Pye, S. et al. Unextractable fossil fuels in a 1.5 °C world. Nature 597, 230–234 (2021). https://doi.org/10.1038/s41586-021-03821-8.

[15] Source: ClimateWorks Global Intelligence, September 2020. Funding Trends, Climate Change Mitigation and Philanthropy. Available at: https://www.climateworks.org/report/funding-trends-climate-change-mitigation-philanthropy/

[16] Institute for Sustainable Finance. 2020. Capital Mobilization Plan for a Canadian Low Carbon Economy. https://smith.queensu.ca/centres/isf/research/cmp.php

[17] https://www.oilsandspathways.ca/

[18] https://www.sciencebasedtargets.org/

[19] L’institut canadien pour des choix climatiques. 2021. Vers un Canada Carboneutre, s’inscrire dans la transition globale. https://choixclimatiques.ca/reports/vers-un-canada-carboneutre/.

[20] The McConnell Foundation has chosen to focus its funding on climate mitigation solutions, see our funding program here. Other funders may want to consider supporting adaptation and resilience to climate.

[21] https://environmentfunders.ca/collaborate/connect/working-groups/

[22] Pour un exemple sur la Vérité, la Réconciliation et le Climat, veuillez consulter : https://www.theglobeandmail.com/opinion/article-this-national-day-for-truth-and-reconciliation-canada-should-commit-to/.

[23] https://www.indigenousclimateaction.com/decolonizing-climate-policy

[24] La multi-résolution se définit comme la recherche de solutions ancrées dans la justice qui produisent des co-bénéfices en matière de santé, de résilience et de mieux-être tout en protégeant le climat. Pour des exemples concrets, consultez : https://www.climateinteractive.org/ci-topics/multisolving/mslv-practices-tools-for-collab/.

[25] Research Money, 2021. “Greater investment, policy reforms needed to support youth-led solutions to climate crisis,” https://researchmoneyinc.com/articles/greater-investment-policy-reforms-needed-to-support-youth-led-solutions-to-climate-crisis/.