Commentaires sur le Balado d’Imagine Canada, animé par Bruce MacDonald, présentant le point de vue de Zahra Ismail, PDG de Vantage Point,intitulé « Home in Government »

Par Jean-Marc Chouinard , Conseiller senior en gestion stratégique, philanthropie, politiques publiques et innovation
17 janvier 2024

Commentaires sur le Balado d’Imagine Canada, animé par Bruce MacDonald, présentant le point de vue de Zahra Ismail, PDG de Vantage Point,intitulé « Home in Government »

 

Let's Imagine Podcast, Home in Government with Zahra EsmailL’écoute du Balado indique une certaine progression dans la mise en place de mécanismes permettant une mise en relation institutionnelle et une prise en considération des revendications portées par des organisations à but non lucratif (OBNL) dans les appareils gouvernementaux provinciaux.

Avoir une structure représentative au sein d’un appareil gouvernemental, est-ce, en soi, une mesure gagnante ? Bien sûr que non, mais ce que présente avec conviction et éloquence Zahra Ismail est une avancée pour la Colombie-Britannique. L’État y reconnaît la valeur de la contribution des OBNL. Il a créé un espace de dialogue formel entre des organisations de la société civile et le gouvernement en place. Le tout, afin de mieux se comprendre, de trouver des solutions à certains enjeux vécus par ces organisations en réponse à des besoins, problèmes ou aspirations portées par la population.

Au Québec, c’est à la fin des années 1990 et au début 2000, après plusieurs années de plaidoyer, qu’a été mis en place le Secrétariat à l’action communautaire autonome et aux initiatives sociales (SACAIS) et qu’une politique de reconnaissance et de soutien à l’action communautaire a été adoptée.

Bien entendu, que ce soit au Québec ou en Colombie-Britannique, plusieurs questions récurrentes reviennent sur la table, notamment :

  • Comment sortir de la logique administrative gouvernementale, fortement compartimentée, laquelle positionne ces mécanismes au sein d’un ministère sectoriel par exemple, alors que le secteur exige de travailler dans la transversalité et sur une diversité de dossiers relevant de structures étatiques différentes ?
  • Comment gérer de façon constructive, de part et d’autre, la tension relationnelle entre une posture de revendication et le besoin de collaborer ?
  • Comment concilier « logique de services à la population » et celle de « contribuer à l’élaboration des politiques publiques » ?

Par ailleurs, ce qui est le plus important à retenir dans les propos de Zahra Ismail est le constat que cette récente reconnaissance du secteur en Colombie-Britannique a stimulé un « dialogue accru entre les acteurs du secteur et un appétit à rehausser ses capacités en vue d’assurer des conditions favorables à l’essor de ces organisations et de discuter efficacement avec le gouvernement provincial ».

Selon ses propos, par la voie du « Home in Governement », il y a lieu de croire que le secteur sera en mesure de mieux se représenter, de proposer une vision claire, convergente sur des messages clés entre les différents secteurs représentés par des OBNL, et de donner un sens à cette collaboration avec le gouvernement en vue d’établir une politique, des soutiens et le maintien d’un espace de dialogue capable d’intégrer la perspective du secteur. Ceci est d’autant plus important dans la mise à l’échelle d’innovations sociales et l’élaboration des politiques publiques à la hauteur des défis à relever.

Si des percées sont probantes pour les relations entre les OBNL et des gouvernements provinciaux, ne doit-il pas en être de même à l’échelle canadienne ? Serait-il pertinent d’envisager un tel mécanisme au sein de l’appareil fédéral ?

Imagine Canada, le Comité consultatif sur le secteur de la bienfaisance, les différentes associations nationales et provinciales d’OBNL doivent poursuivre leurs efforts dans cette direction, i.e., continuer à mettre en valeur la vision promue par le secteur et chercher à ce qu’un mandat soit clairement donné afin qu’il relaie la vision du secteur et que l’appareil gouvernemental, dans son ensemble, devienne un partenaire des organisations communautaires, des milieux associatifs, de l’économie sociale et solidaire, de la philanthropie…

Une fois ce cadre établi, la forme la plus appropriée de structure et de mise en relation avec l’État fédéral suivra la fonction.

 

Jean-Marc Chouinard

Jean-Marc Chouinard

Conseiller senior en gestion stratégique, philanthropie, politiques publiques et innovation

 

 

 

 


Cet article fait partie de l’édition spéciale de Janvier 2024: Modernisation de la loi sur la bienfaisance. Vous pouvez trouver plus d’informations ici.