Le secteur philanthropique s’est longtemps maintenu à l’écart des enjeux concernant les Premières Nations. En 2011, seulement 6 % des fondations subventionnaires canadiennes ont offert des donations à des organismes de bienfaisance intervenant auprès de communautés autochtones (Le Cercle sur la philanthropie et les peuples autochtones au Canada, 2014, p. 8). Cette frileuse présence contraste fortement avec l’ampleur des besoins. De plus, sur une pluralité de dimensions, que ce soit sur l’état de santé ou le niveau d’éducation, en encore sur l’accessibilité à des emplois ou à des revenus décents, les populations autochtones se retrouvent immanquablement désavantagées comparativement au reste de la population canadienne (Posca, 2018). La faiblesse historique de l’engagement philanthropique canadien n’est en aucun cas attribuable au fait que les Premières Nations disposent de systèmes d’entraide autarciques et autosuffisants. Loin s’en faut! En réalité, face à la quasi absence du secteur philanthropique par rapport à cette population s’ajoute une quasi-inexistence de fondations issues et gérées directement par les membres de communautés autochtones (« aboriginal-led foundations »).
L’extrême rareté des fondations établies pour et par les autochtones est un argument suffisant en soit pour piquer la curiosité intellectuelle des chercheur.e.s. sur les quelques cas existants. Plus fondamentalement, il convient de s’y intéresser pour ce qu’elles représentent : une expression pratique de l’autodétermination des Premières Nations. Bien qu’encore embryonnaire, la constitution d’un système philanthropique fondé sur la culture et le leadership autochtones représente une rupture avec le paternalisme qui caractérise les mécanismes de l’aide traditionnelle. À rebours des solutions pensées et importées de l’extérieur, l’émergence de fondations dirigées par des autochtones représente une prise en charge, autant financière que professionnelle, des problèmes sociaux qui affectent directement cette population.
Jusqu’à présent, l’intérêt des chercheur.e.s a principalement été orienté vers l’étude de fondations non autochtones interpellées ou déjà engagées dans le soutien aux causes touchant cette population. C’est ce que nous remarquons, par exemple, avec des initiatives comme la déclaration d’action lancée par le Cercle sur la philanthropie et les peuples autochtones au Canada, laquelle fut signée par plus de 90 fondations voulant démontrer leur engagement envers la réconciliation. Cette initiative vise principalement le développement d’une intercompréhension entre le secteur philanthropique subventionnaire canadien et la réalité des Premières Nations. Il s’agit alors de faciliter une mise en relation entre les bailleurs de fonds et de potentielles organisations autochtones ou œuvrant auprès de cette population. Actuellement, la philanthropie autochtone est directement interpellée par la mise en œuvre d’un processus de réconciliation fondé sur le respect et la réciprocité (Scott-Enns, 2017). Elle s’adresse donc, en premier lieu, aux organisations subventionnaires non autochtones.
Qu’en est-il de la place occupée par les fondations autochtones dans le développement des Premières Nations, voire dans la réappropriation de leur historicité ? Que permettent-elles d’accomplir au sein de ces communautés ? Donnent-elles lieu à des formes innovantes de pratiques philanthropiques ? Quels défis rencontrent ces organisations dans la poursuite de leur mission sociale ?
Pour répondre à ce questionnement, nous nous sommes entretenu avec madame Marie-Claude Cleary, nouvellement directrice de la Fondation Nouveaux Sentiers. Cette fondation, créée en 2010, est localisée dans la communauté de Wendake à Québec. Elle œuvre à « l’amélioration des conditions de vie des Premières Nations, en appuyant des initiatives visant le développement social et humain des individus au sein de leurs communautés » (http://nouveauxsentiers.com). Notre entretien avec madame Cleary a pris la forme d’une entrevue semi-dirigée et s’est déroulée dans un sympathique café de la ville de Québec. Cet échange nous a donné suffisamment de matière pour traiter de plusieurs particularités de l’activité de cette fondation des plus atypiques. Notre article présente quatre de ces particularités.
Les besoins comme moteur de croissance
Dès son origine, le processus même de création de la Fondation Nouveaux Sentiers ne s’inscrit pas dans la trajectoire habituelle de mise en place d’une fondation. Généralement, la création d’une fondation subventionnaire est le fait de personnes fortunées souhaitant agir sur une question ou un enjeu jugé socialement pertinent ou sur une cause qu’ils chérissent personnellement.
La Fondation Nouveaux Sentiers n’est en rien le produit d’une fortune privée dédiée à un dessein éthique. Elle a été fondée en réponse à des besoins criants exprimés par les Premières Nations au Québec, auxquels une réponse impérative était de mise. Madame Cleary a rappelé que l’idée de créer une fondation est issue d’une stratégie régionale visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale, appuyée d’une volonté des chefs des Premières Nations face aux constats alarmants liés aux conditions de vie des Premières Nations et, plus particulièrement, des jeunes des Premières Nations. En avril 2010, la Commission de la santé et services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador (CSSSPNQL), en collaboration avec trois membres fondateurs (Andrew Delisle, Aurélien Gill et John Martin), a créé la Fondation Nouveaux Sentiers, une entité au service des Premières Nations au Québec. Même si la fondation reçoit toujours un soutien de la CSSSPNQL, elle est maintenant autonome et gouvernée par un conseil d’administration composé de représentants de communautés et d’organismes des Premières Nations.
L’acte fondateur de la fondation découle d’un sentiment d’urgence. Madame Cleary indique que les chefs ont procédé de façon inverse par rapport à la norme, en ce sens que la fondation a entamé ses activités en ayant des moyens limités. Ils ont choisi un model progressif de développement : « et c’est un défi de taille parce qu’on n’a pas de financement de base. Quand tu as des fonds récurrents, tu travailles ensuite sur les meilleures façons d’utiliser cet argent. Nous, inversement, nous avons constaté les besoins profonds et nous avons décidé de nous y attaquer sans pour autant avoir la certitude d’un financement stable et récurrent ». Sur plusieurs points, que ce soit au niveau de la mise en place de programmes ou de la diversification de ses sources de financement, il était manifeste, selon les propos de madame Cleary, qu’ils opèrent dans une perspective de « work in progress ». C’est-à-dire que les programmes, sans être nécessairement à une phase exploratoire, sont implantés sur une échelle relativement restreinte. L’ambition consiste à les étendre, voire, à les généraliser pas à pas et à explorer d’autres avenues pour de nouvelles initiatives.
Sollicitation du don individuel et revitalisation d’une culture philanthropique
La Fondation est donc en recherche de fonds. En plus du soutien de la CSSSPNQL, la Fondation reçoit actuellement de l’aide de la part de donateurs autochtones et non autochtones : des organismes des Premières Nations, plusieurs communautés religieuses, de grandes fondations et des fonds discrétionnaires provenant des deux paliers de gouvernement. Un des grands défis dans la collecte de dons de la Fondation est de développer les dons individuels ainsi que les dons planifiés. Mme Cleary avoue un manque important à combler au niveau du soutien financier provenant de dons personnels. Dans les prochaines années, elle espère remédier à cette situation afin d’assurer un financement récurrent qui lui permettrait d’offrir des programmes plus accessibles et offerts sur une base plus régulière. Si elle considère que « la philanthropie est une partie intégrante des autochtones et de leurs traditions – avec le partage et l’entraide qui sont si importants en territoire », elle croit que « la philanthropie à une place à reprendre aujourd’hui chez les Premières Nations ».
Dès lors, parmi ses nombreux objectifs, la Fondation se donne comme mandat de contribuer à la restauration d’une culture philanthropique au sein des Premières Nations. Catalyser les dons individuels en provenance des communautés autochtones représente beaucoup plus qu’une source de financement additionnelle. Il s’agit d’une responsabilisation individuelle et collective par rapport au bien-être de notre jeunesse : « nous, en tant que Premières Nations, nous devons être les premiers à faire un don à la Fondation même si celui-ci est significatif. Nous devons nous investir pour la cause, croire en la mission de la Fondation et être les premiers acteurs de changement. Les Chefs ont voulu cette belle Fondation, maintenant il faut que les communautés emboîtent le pas ».
La reconnaissance culturelle, un gage de confiance mutuelle
Les travaux menés par le Cercle sur la philanthropie et les peuples autochtones au Canada (2010) révélaient qu’au-delà des bonnes intentions, persistent de grandes incompréhensions du côté des fondations qui s’engagent dans l’effort collectif de restauration des relations canado-autochtones, notamment en ce qui a trait à leurs responsabilités et à l’attitude à adopter. Malgré les bonnes intentions, il existe certains patterns dans le secteur philanthropique qui ne facilitent pas nécessairement l’intégration des acteurs autochtones dans le processus de définition des besoins et de conception des solutions [1]. En contrepartie, les fondations autochtones comme Nouveaux Sentiers partent avec une longueur d’avance à ce niveau, ce qui leur confère indubitablement un avantage stratégique pour établir des ponts avec leurs bénéficiaires. Madame Cleary explique ce qui est particulier dans le cas d’une fondation autochtone : « je crois qu’il y a une reconnaissance entre le leader philanthropique autochtone et le bénéficiaire. Une connaissance des savoirs traditionnels, des besoins, des difficultés, de l’environnement et des conditions de vie dans les communautés crée un lien puissant. Il s’agit là d’une compréhension naturelle et d’une confiance mutuelle ».
Sur le terrain, l’encastrement social et culturel de la Fondation s’exprime par un souci d’offrir des programmes « culturellement pertinents » et spécialement conçus pour les jeunes autochtones. Par exemple, la mise en place du camp de leadership vise exclusivement les jeunes issus des Premières Nations. Ces derniers sont peu enclins à s’inscrire dans les autres camps. La non présence de jeunes autochtones serait en partie attribuable à un manque de moyens financiers, mais serait aussi due, plus fondamentalement, à une certaine incompatibilité des camps grands publics avec cette classe de jeunes pour qui la question du développement identitaire est primordiale. Comme l’observe madame Cleary : « ils pourraient participer aux camps pour les jeunes offerts par différentes fondations mais ils ne le font pas, ou peu. Les jeunes doivent se reconnaître dans le service qui leur est offert ». En offrant un camp spécialement conçu pour eux, le programme de la Fondation offre une approche mieux adaptée pour rejoindre les jeunes autochtones. Elle les place dans un environnement où ils peuvent tisser des relations avec d’autres jeunes originaires de communautés autochtones des quatre coins du Québec.
Cette reconnaissance culturelle entre les leaders philanthropiques et la jeunesse autochtone représente un atout essentiel pour établir des partenariats. La raison étant que cette reconnaissance va de pair avec une certaine compréhension des réalités que vivent les autochtones, ce qui lui confère un avantage stratégique non-négligeable : « je parlais de reconnaissance, mais il y a aussi une connaissance du terrain, une connaissance des gens, une connaissance de la culture et des façons de faire, tout ça est essentiel pour travailler ensemble ». Dès lors, le rapport de confiance étant déjà institué, la Fondation autochtone peut servir de vecteur pour la mise en commun des ressources philanthropiques et l’élaboration des programmes offerts. C’est ce qui s’est produit, par exemple, avec le camp de leadership des Premières Nations. La Fondation Nouveaux Sentiers s’est associée au Club des Petits Déjeuners, un organisme non autochtone, afin de bâtir une version autochtone des camps de leadership déjà existants. Ce genre de partenariat possède un double avantage du fait qu’il permet de mettre en commun plus de ressources, mais aussi parce qu’il facilite la voie aux fondations non autochtones de surmonter certaines barrières culturelles. La Fondation Nouveaux Sentiers aspire ainsi à devenir une référence en matière de philanthropie autochtone. Pour ce faire, la directrice compte accroitre les échanges entre fondations autochtones et non autochtones et, dans un futur rapproché, lier de nouvelles alliances au sein de l’écosystème philanthropique : « nous avons beaucoup à apprendre de l’expérience du milieu philanthropique. Et cette intention, cette volonté de réconciliation et d’actions auprès des Premières Nations par le milieu philanthropique font partie des fondations profondes des changements systémiques. Je crois simplement qu’une dynamique d’échange entre les acteurs de l’écosystème philanthropique et les leaders philanthropiques autochtones est une combinaison gagnante pour les bénéficiaires. On doit apprendre les uns des autres ».
Vision holistique et changements socio-systémiques
La fondation opère à partir d’une conception bien particulière de sa mission téléologique. L’ambition de l’organisation ne se réduit pas à résoudre une problématique précise que vivent les communautés autochtones. Il s’agit plutôt de transformer globalement leurs conditions d’existence en fonction des besoins les plus pressants. L’intervention de la Fondation n’est pas liée à l’avancement d’une cause sociale en particulier– généralement comprise comme un champ d’intervention assez compartimenté –, mais épouse un projet de société d’envergure nationale, celui « de voir des communautés autonomes et autodéterminées ». La poursuite de ce « supra-objectif » se traduit par une philosophie d’action que l’on pourrait qualifier, en référence à Mauss, d’intervention sociale totale en ce sens que l’allocation des ressources aspire à améliorer le sort de la collectivité prise dans son ensemble.
Cette approche holistique de Nouveaux Sentiers explique d’ailleurs la décision de se concentrer sur le développement éducatif, personnel et social des jeunes générations. Le soutien à la jeunesse n’est pas la cause à proprement parler de la Fondation, mais il sert de levier à la transformation sociale afin de bâtir l’autonomie future des communautés et favoriser la réappropriation de leur identité. « Notre vision, explique la jeune directrice de la Fondation, c’est de voir des communautés autodéterminées. Tous les programmes sont développés en ce sens. Donc quand on propose un projet comme le camp de leadership, un des objectifs primordiaux est de travailler l’estime de soi et la confiance en soi de nos jeunes en lien avec leur identité culturelle. Ce qu’on recherche ce sont des jeunes qui vont devenir des leaders, qui vont avoir plus confiance en eux, qui vont avoir une identité forte, et ça c’est transversal à tous nos programmes, tout ce qui est culture, identité et appartenance ». On voit très bien ici que la Fondation espère soutenir des changements sociaux d’ordre macrosociologique, qui ont des répercussions allant bien au-delà de la population directement bénéficiaire du financement et des programmes. Dans cette conception holistique de leur impact social, la jeunesse représente la pierre angulaire permettant d’apporter des changements durables dans les conditions d’existence des communautés des Premières Nations. Comme le précise madame Cleary : « Nous ne voulons pas mettre des pansements sur des blessures, nous avons l’ambition de guérir les plaies. J’ai la profonde conviction que nous aidons de façon directe nos jeunes et nos communautés là maintenant, mais dans un objectif beaucoup plus global et stratégique de changements socio-systémiques ».
Mettre en œuvre une approche stratégique qui agit sur les systèmes est une volonté assez commune chez les acteurs philanthropiques. Ce qui est innovant ici, c’est la façon dont elle procède pour mettre en application les changements structurels escomptés. Pour Nouveaux Sentiers, les changements socio-systémiques doivent être produits dans une perspective intergénérationnelle. En soutenant les jeunes dans leurs initiatives, quel que soit le domaine, l’organisation les prépare à réaliser leurs ambitions et, éventuellement, servir de modèles de réussite pour les prochaines générations. Pour madame Cleary, « c’est toute une jeunesse que nous aidons à acquérir les compétences et la richesse d’être les prochains acteurs de changements ». La Fondation vient ainsi remédier aux effets cumulés d’un sous-financement public chronique et place les conditions permettant aux jeunes de se réaliser autant au point de vue personnel que social [2]. En somme, l’objectif est de renforcer le leadership pour que les jeunes générations d’aujourd’hui soient des sources d’inspiration pour celles de demain. C’est ainsi qu’elle aspire briser la transmission intergénérationnelle du désespoir générée par un passé colonial qui pèse toujours, et lui suppléer des lueurs d’espoir pour la venue de jours meilleurs.
Conclusion
En guise de conclusion, nous proposons une timide réponse à notre questionnement initial. À la lumière des caractéristiques de la Fondation Nouveaux Sentier, sommes-nous autorisé à interpréter la présence de cette Fondation autochtone comme l’expression pratique d’un rapatriement de la gouvernance sociale ? Nous aurions effectivement tendance à le penser, pour la toute simple raison que la Fondation revendique explicitement l’accession des Premières Nations à l’autodétermination. Mais, plus profondément encore, cette dernière démontre qu’une Fondation autochtone peut se révéler un acteur pertinent pour développer des programmes culturellement adaptés et identifier les besoins qui pourront améliorer les conditions de vie de l’ensemble des communautés concernées.
S’il ne fait aucun doute que la Fondation se présente comme un lieu de gouvernance qui élabore les solutions à l’interne, une quantité astronomiques de ressources est nécessaire pour donner vie au projet qu’elle poursuit et renverser des problématiques liés aux effets cumulés du colonialisme. L’organisation ne peut certes espérer s’imposer comme un instrument d’autonomie collective et résoudre des problèmes d’envergures sans une convergence des efforts. Nous avons abordé le fait que la Fondation nécessite un financement accru, mais surtout stable et récurrent pour permettre la viabilité de ses programmes signatures sur une base régulière et à plus grande échelle ; ce qu’elle compte réaliser via des partenariats financiers multiples et diversifiés mais aussi en développant le don individuel et planifié. Les ressources financières et professionnelles en provenance de l’écosystème philanthropique ne sont aucunement à négliger elles aussi. En définitive, la Fondation a incontestablement besoin que son projet soit transmis et porté par une multitude d’autres acteurs. C’est donc en éveillant et en canalisant des solidarités de toute part que la Fondation pourra faire en sorte que ses principales initiatives, présentement implantées dans une optique plus exploratoire de « laboratoire d’innovation sociale », s’institutionnalisent à une échelle nationale. Cette condition nous semble un préalable pour réaliser les changements systémiques qui mettrons un terme à des dynamiques historiques pernicieuses.
- Julia Posca (Janvier 2018). « Portrait des inégalités socioéconomiques touchant les Autochtones au Québec », IRIS, [en ligne], URL : https://cdn.iris-recherche.qc.ca/uploads/publication/file/Note_Ine_galite_s_4_WEB_02.pdf
- Itoah Scott-Enns (mai 2017). « La réconciliation dans le milieu philanthropique : apprendre en pratiquant », The Philanthropist, URL : https://thephilanthropist.ca/2017/05/la-reconciliation-dans-le-milieu-philanthropique-apprendre-en-pratiquant/
- The Circle on Philanthropy and Aboriginal Peoples in Canada (2010). Aboriginal Philanthropy in Canada: A Foundation for Understanding. Toronto, The Circle on Philanthropy and Aboriginal Peoples in Canada, URL: http://www.philanthropyandaboriginalpeoples.ca/wp- content/uploads/AboriginalPhilanthropyInCanada.pdf.
- The Circle on Philanthropy and Aboriginal Peoples in Canada (2014). « Measuring the Circle: Emerging Trends in Philanthropy for First Nations, Metis and Inuit Communities in Canada », Toronto, The Circle on Philanthropy and Aboriginal Peoples in Canada, URL : http://www.philanthropyandaboriginalpeoples.ca/wp- content/uploads/Measuring_the_Circle_Final.pdf.
- La Fondation Nouveaux Sentiers. URL : http://nouveauxsentiers.com
- The Circle on Philanthropy and Aboriginal Peoples in Canada (2015). « The Philanthropic Community’s Declaration of Action. The Philanthropist », Toronto, URL : http://thephilanthropist.ca/2015/06/the-philanthropic-communitys-declaration-of-action/
[1] Scott-Enns (2017) exprime éloquemment ce risque d’incompatibilité entre les fondations philanthropiques et le désir d’autonomie des Premières Nations. À son avis, « même si nous voulons pratiquer le respect et la réciprocité, le paternalisme de la dynamique du pouvoir dans le milieu du subventionnement traditionnel ne facilite pas les véritables relations de réciprocité entre des partenaires égaux ».
[2] Lorsqu’elle alloue des fonds, la Fondation joue beaucoup entre ces deux aspects, entre l’individuel et le collectif. Sur le plan individuel, la Fondation cible directement les jeunes en difficultés et vient combler des besoins précis pour soutenir la persévérance scolaire : « nos programmes viennent en aide directement pour aider un jeune à payer une inscription sportive, aider un jeune à se procurer du matériel scolaire, aider un jeune à combler des besoins primaires et essentiels pour poursuivre ses études, aider un jeune à faire un stage, aider un jeune à vivre une expérience unique de développement personnel ». En contrepartie, la Fondation travaille aussi au développement collectif des jeunes. Par exemple, madame Cleary raconte qu’une école a mis sur pied une équipe de basketball, mais qu’ils n’avaient pas d’équipement. La Fondation a donc apporté un coup de main en finançant l’achat des chandails; « c’est bon pour l’identité et le sentiment d’appartenance », explique-t-elle.